Le Secrétaire d’Etat des
Anciens Combattants

Paris, le 3 septembre 2003
N. 11106

Chère Madame

J'ai bien  reçu votre lettre du 22 août dernier et vous en remercie, Je ne pouvais rester insensible à l’émotion que vous exprimez dans ce courrier.

C’est pourquoi j'ai voulu vous répondre sans plus tarder.

Il va de soi que la lettre adressée le 16 juin en réponse à un courrier signé

du député Richard CAZENAVE, en date du 7 avril, ne visait en rien  à

nier la tragédie que fut la fusillade de La rue d’lsly et encore moins à blesser  celles et  ceux  qui  ressentent  encore  aujourd’hui, très légitimement, des sentiments de douleur.

Dans le courrier qu'il m'avait adressé, le député Richard CAZENAVE souhaitait

« Savoir si les faits relaté sont exacts». Cette formulation appelait une réponse axée sur la matérialité de l'enchaînement des circonstances ayant conduit au drame du 26 mars 1962. Je regrette très sincèrement que la réponse, par l'emploi de certains termes ou l’appréciation portée sur certains faits, vous ait offensée. Cette page d’histoire, à certains égards, me touche douloureusement.

Je suis convaincu que vous aurez observé que toute l’action du gouvernement auquel j’ai l’honneur d’appartenir vise précisément, dans le domaine de la mémoire combattante, à faire prévaloir I’armorie et à rendre hommage à ceux qui ont eu à souffrir des conflits du XXème siècle.   Cela vaut   particulièrement  pour la guerre d’Algérie.

L’inauguration par le Président de la République, le 5 décembre 2002, du Mémorial National dédié aux morts pour la France de la guerre d’Algérie et des combats au Maroc et de la Tunisie, et l’hommage unanime et solennel rendu à cette occasion, reflètent parfaitement cet état d’esprit.

C’est vous dire que je partage entièrement la douleur que vous exprimez dans votre courrier et que mes efforts visent bien à faire reconnaître et réparer les souffrances subies par les victimes du conflit algérien.

Convaincu d’avoir ainsi dissipé un malentendu qui n’aurait jamais du s’installer entre nous, je vous prie d’agréer, chère Madame, l’assurance de mes respectueux hommages.

                                                                                             
                                                                                                                       

                                                                                                              Hamlaoui MEKACHERA                                                                         

Madame Nicole FERRANDIS-DELVARRE
membre du Haut conseil des rapatriés
Présidente de l’Association des familles des  
Victimes du 26 mars 1962 et de leurs alliés  
BP 27 – 95321 ST LEU LA FORET CEDEX.