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SECRETS D’ÉTAT
UNE SEMAINE DE « SECRETS D’ÉTAT » Par Raymond TOURNOUX

 

POURQUOI DE GAULLE S’EST DÉCIDÉ A PARLER
Source : PARIS-MATCH d'Epoque.

EXTRAIT

« Au jour J, ceux qui s'y opposeront seront tous des Affreux ». Le général de Gaulle parle, évoquant, dans un entretien privé, le cessez-le-feu en Algérie et les développements de tous ordres qu'il entraînerait.

Au sablier de la négociation secrète avec le F.L.N., le temps coule, coule. Après, les rendez-vous manqués du 1er décembre, du 15 décembre, du 1er janvier, du 15 janvier, Paris accorde aux pourparlers un nouveau délai de grâce, le dernier sans doute : aux environs du 15 février, il faudra que le gouvernement français et le G.P.R.A. sachent à quoi s'en tenir sur les chances définitives d'un protocole d'accord.

M. Louis Joxe et M. Ben Khedda signeront-ils bientôt le document qui, pour l'heure, va et vient entre Paris et Tunis ? Alors, le général de Gaulle compte que « la dynamique de la paix triomphera du terrorisme et de tous les « Affreux »
M. Saad Dahlab, ministre des Affaires étrangères du G.P.R.A., partage cette opinion. En revanche, d'autres experts émettent des doutes sur cette vue optimiste.

CESSEZ-LE-FEU : 85 % DE CHANCES

Contrastant avec la dramatique situation sur le terrain, les choses, il est vrai, évoluent bien sur le papier.
Quelque peu sceptique par formation, M. Joxe est redevenu confiant. Dans les avenues du Pouvoir, des voix affirment :

« Accord probable dans un avenir raisonnable. - D'autres voix précisent :
« 85% de chances pour l'accord.
»

D'autres ajoutent :

« L'accord ne sera pas seulement signé : il sera appliqué. Plus rien n'empêchera la solution politique, même si la thérapeutique de choc est dure pour le malade. Dans l'intérêt du patient, il est des médecines indispensables. »

Jusqu'au scrutin décisif sur l'autodétermination, une période provisoire courrait pendant huit mois environ. Les représentants du gouvernement français attachent une importance capitale à ce délai et ils ont exposé à leurs interlocuteurs, en substance, ce qui suit :

« La période provisoire commandera toute la suite des événements. L'accord le plus rigoureux sur les garanties destinées aux Français & Algérie deviendrait dérisoire s'il devait être précédé d'une phase de congolisation.»

Trop de forces ont été mises en marche en Algérie pour qu'un pronostic sûr puisse être établi.

Une haute personnalité de la Ve République a résumé sa pensée en ces quelques mots :

« Le dénouement approche, assurément. Peut-être sera-ce vers la mi-février, peut-être sera-ce plus tard. Mais quant à dire ce que sera ce dénouement : c'est comme une pièce de monnaie qu'on jette en l'air. On ne sait de quel côté elle retombe que lorsqu'elle est tombée. »

Devons-nous retenir l'éventualité de l'échec de la négociation ? Que se passera-t-il dans ce cas ?

Solitaire et hautain, Charles de Gaulle n'en a soufflé mot à personne. « Même pas à son képi », a dit un gaulliste.

Nul n'en sait rien, et pourtant, chacun, dans les milieux informés, prétend en être sûr : le « dégagement , n'aurait pas lieu. Des ministres ont déclaré :

« Ce n'est pas au général de Gaulle que nous aurons besoin de rappeler qu'il serait contraire à l'honneur de quitter l'Algérie, sans autre forme de procès. Le dégagement peut être un moyen tactique, non un but politique. »

Sur ce que la droite pense de l'hypothèse du départ, inutile de l'indiquer. A gauche, un concert s'élève, de Mendès-France à Guy Mollet et à Maurice Faure . le dégagement est impossible pour des raisons morales comme pour des raisons matérielles. « Pas ça ou pas nous. »

A la vérité, si les pourparlers échouent, le gouvernement français envisage :

A Paris, de « fortifier l'hexagone » en organisant un référendum, d'une manière ou d'une autre;

A Alger, de mettre en place un Exécutif provisoire sans le F.L.N.

Au sujet de l'Algérie, le raisonnement se présente sous la forme suivante :

« Les musulmans se montrent de plus en plus las de la guerre. Beaucoup d'entre eux se rendent compte désormais que le G.P.R.A. cherche moins à atteindre la paix que les objectifs de sa révolution. Entre le F.L.N. et l'O.A.S., la troisième force tant cherchée, tant attendue, pourrait enfin apparaître. »


Naguère, cependant, le Pouvoir estimait à Paris que l'espoir d'une troisième force était illusoire, que l'énorme majorité des musulmans s'affirmait solidaire du F.L.N., que les habitants des bleds et des djebels - sur le calme desquels on compte aujourd'hui - n'étaient pas représentatifs des aspirations nationales d'un peuple.

Les temps auraient-ils changé ? Las ! Sondons les coeurs et les reins : très rares sont, parmi les responsables de la politique algérienne, ceux qui, en tête à tête avec leur conscience, pensent que l'exécutif provisoire sans le F.L.N. puisse figurer autre chose qu'un « théâtre d'ombres ».

L'ultime échec de la négociation sonnerait le glas d'une politique. Et le succès lui-même ne constituerait qu'une étape - mais une étape capitale dès lors que le cessez-le-feu sonnerait et que le terrorisme serait condamné - dans un drame dont les soubresauts, de toute façon, atteindront encore la France durant plusieurs années.

Le général de Gaulle n'en doute pas, lui qui a annoncé si souvent « le dernier quart d'heure » et qui, en même temps, dès 1958, confiait :

« La solution du problème algérien ? Il y en a pour dix ou quinze ans. » Et encore . « L'Histoire est jalonnée de problèmes sans solution. »

Pour l'instant, les faits sont là : outre les cadavres quotidiens d'Alger, d'Oran, de Bône, le nombre des morts militaires augmente depuis trois mois. Mieux vaut ne pas publier les statistiques.

Dans toutes les perspectives, le moment est venu de s'adresser, comme à des personnes majeures, aux Français d'Algérie et aux musulmans désireux de garder la citoyenneté française. Oui, le moment est venu de leur parler. Tout le monde partage cet avis, au gouvernement, dans les états-majors, dans les partis.

Chacun attend avec une anxiété, marquée d'impatience, voire de surprise, qu'une grande voix rompe le silence - ce silence qui, nous en sommes témoins, oppresse les ministres, les chefs militaires, les chefs politiques ainsi que des gaullistes parmi les plus gaullistes.


 
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