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DOSSIER SECRET DE L'ALGERIE - 1954-1958 -
de Claude PAILLAT
Presses de la Cité  - Imprimeries OBERTHUR
Recueilli par SIVERA

Pages 529 à 532
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Ces attitudes ne datent pas d'hier, Michel Debré n'a t-il pas écrit dans le Courrier de la Colère ( 20-12-1957 ):

"Que les Algériens sachent surtout que l'abandon de la Souveraineté française en Algérie, est un acte illégitime,c'est‑à‑dire qu'il met ceux qui le commettent et qui s'en rendent complices, hors la loi, et ceux qui s'y opposent, quel que soit le moyen employé, en état de légitime défense ».

Le 13 mai au matin, sous la plume de Michel Debré, on peut lire : « Entendez M. Pflimlin et ceux qui l'entourent. Ils ne disent pas Alger est française. Il serait surprenant qu'il en soit ainsi pour une équipe qui envisage de céder Strasbourg à la supra‑nationalité... »

On connaît maintenant par le menu, l'historique de cette journée. Nous n'y reviendrons pas. Nous nous transporterons seulement dans la casbah pour raconter comment on y voit les événements. Cela aussi a son importance.

LES DECOUVERTES DU CAPITAINE SIRVENT

Le capitaine Sirvent, qui commande toujours une compagnie de zouaves, est averti, le 13 mai, au matin, que dans l'après‑midi va se dérouler une manifestation pour protester contre l'assassinat des trois soldats français en Tunisie. Il met ses hommes sur pied de guerre et leur donne comme mission de protéger les quartiers musulmans contre d'éventuelles violences. C'est d'autant plus nécessaire que les barbelés n'existent plus et que le service des patrouilles est allégé depuis la fin du terrorisme.

L'officier place ses hommes en arrière de chaque voie d'accès importante. Après un tour en ville, il constate rapidement qu'il n'y a aucune tentative de marche sur la casbah, comme aucune orientation hostile aux musulmans. Il passe une partie de sa journée à faire la navette entre son bureau et le centre de la ville.

Il est un peu étonné d'entendre le capitaine Chabannes, rencontré par hasard, lui affirmer : « Je dois aller ce soir à Maison‑Blanche pour accueillir de très hautes personnalités qui arrivent de Paris, et ensuite les conduire directement au Gouvernement général. » Sirvent réalise alors « qu'il y a des choses qui dépassent la manifestation ». De retour à son bureau, il voit surgir deux Algérois qui descendent d'une voiture, et déclarent tout de go à l'officier :

- On va attaquer le G.G.

Mais vous êtes fous ! Vous allez tomber sur les C.R.S.

Non, il n'y a rien à craindre.

Savez‑vous, mon capitaine, quelle est l'attitude du colonel Godard ?

‑ Je n'en sais rien. Allez le lui demander.

Après le départ des deux Algérois, Sirvent appelle son lieutenant adjoint :

« Partez immédiatement faire une inspection des postes. Rappelez aux hommes qu'ils ne doivent exécuter aucun ordre sauf ceux prévus par les consignes normales de protection de la population musulmane. Précisez‑leur qu'ils ne doivent obéir qu'à mes instructions ou à celles du colonel commandant le régiment. Ajoutez‑leur aussi qu'il leur faut refuser catégoriquement tout ce qui pourrait émaner d'une autre autorité, quelle qu'elle soit, en uniforme ou non. Si cette éventualité se produisait, il faut me prévenir immédiatement par radio. »

Au colonel Barjaud, commandant du 9° zouaves, qui survient, Sirvent rend compte des consignes qu'il vient de donner. Le visiteur approuve :

« Vous avez bien fait, Sirvent, je vais faire prendre les mêmes précautions par le bataillon. »

Quelque temps après, entendant quelques rafales et des éclatements en provenance du G.G., le capitaine prend deux jeeps avec lesquelles il se dirige à la limite de son secteur. Là il y apprend que la foule a occupé le bâtiment officiel après que Salan et Massu aient assisté à une cérémonie au monument aux Morts. Un Comité de Salut publie, affirme-t‑on à Sirvent, est en cours d'installation.

Le capitaine rejoint son colonel et tous deux vont au G.G. où ils retrouvent le tout Alger officiel.

Stupéfait, il voit Massu au balcon, et Salan qui s'étant fait huer par la foule, rentre dans un bureau sans avoir pu parler. Barjaud et Sirvent se mettent à la recherche de Godard dont on leur a signalé la présence, et qui peut seul leur donner des ordres, en tant que chef du secteur Alger-Sahel. La confusion est générale. Ils croisent le colonel Crozafon à la recherche de ses gendarmes, et Bres qui fait de même pour ses C.R.S. Le préfet Baret quitte le G.G. avec le général Allard. Un peu partout des capitaines « engueulent » des colonels. En désespoir de cause, Sirvent rentre chez lui.

Le lendemain, 14, il est convoqué impérativement au G.G. Un colonel l'informe du désir du général Petit, un des adjoints du général Ély, et le seul ultra‑gaulliste du grand état‑major, de le rencontrer. Sirvent ne le connaît pas. Petit interroge le capitaine pour savoir si l'on peut trouver des élites musulmanes, des chefs susceptibles d'entraîner la masse de la population dans le mouvement. Sirvent rétorque : « Les types les plus intéressants sont en prison, mais puisque vous voulez payer d'audace, il faudrait peut-être voir si l'on ne peut pas les rallier et les sortir de cellule. » Le général donne son accord : « C'est un point de vue intéressant. Sachez bien, Sirvent, que tout ce qui se passe en ce moment ne deviendra valable qu'à la condition que les musulmans y participent. »

Ces préliminaires ne suffisent pas au capitaine. Il entame donc une discussion avec le général Petit pour essayer de savoir sur quoi on peut déboucher :

« Peut‑on parler aux musulmans de l'intégration et la leur promettre, étant donné que pour eux il n'y a qu'une seule façon de procéder, c'est de reprendre le slogan des élus de la période pré‑nationaliste : à égalité de devoirs, égalité de droits. »

« Vous pouvez y aller, réplique Petit, le but est de ramener le général de Gaulle au pouvoir. C'est la seule personnalité capable d'être acceptée par la France métropolitaine et de rétablir l'ordre. »

Ce n'est pas ce qu'attend le capitaine. Sirvent, revient à son idée première :

« Personnellement, depuis la déclaration de Brazzaville et de ce que je sais, explique‑t‑il, je me demande si le général de Gaulle approuvera la politique d'intégration. Je ne veux pas encore faire des promesses aux musulmans pour qu'elles ne soient pas tenues. Je considère que l'intégration est un levier puissant que l'on peut opposer à la notion d'indépendance, et qu'en l'exploitant bien, on doit pouvoir y intéresser beaucoup de musulmans. Mais je veux, martèle Sirvent, être sûr que les gens qui vont se compromettre ne se retrouveront pas un jour dans la merde, parce qu'on n'aura pas fait ce que l'on a promis. »

« Vous pouvez y aller, rétorque le général de façon catégorique. J'ai vu Soustelle avant de quitter Paris. De Gaulle est d'accord. »

Commentaire de Sivéra

Ce fut l'acte de naissance de l'opération "Résurrection" dans le SEUL BUT clair net et précis :

RAMENER LE GENERAL DE GAULLE AU POUVOIR  TOUTES LES MANIPULATIONS, COMPROMISSIONS, FALSIFICATIONS DE LA VERITE FÛRENT UTILISEES A CE BUT !!!

Je remercie au passage Monsieur Claude PAILLAT, Auteur de ce remarquable ouvrage de référence en 2 Tomes d'une qualité exceptionnelle :

1)- DOSSIERS SECRETS DE L'ALGERIE - 13 mai 1958 - 28 avril 1961-
LE lIVRE CONTEMPORAIN

2)- DOSSIERS SECRETS DE L'ALGERIE - 2 ème - 1954 - 1958 - PRESSES DE LA CITE



 
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