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LA VÉRITÉ SUR LES ACCORDS D'ÉVIAN
par
Jean-Paul ANGELELLI

MÉMOIRE
LA VOIX DU COMBATTANT N° 1673 MARS 2002

Algérie : janvier - septembre 1962

Nous avons demandé à Jean-Paul ANGELELLI  
qui a déjà rédigé plusieurs articles sur cette période, de nous raconter ce qui s'est passé après le 19 mars.
(Recueilli pour les dossiers de Plaintes par H.Hervau)

---==oOo==---

VERS EVIAN

Au début de 1962, les événements s'accélèrent des deux côtés de la Méditerranée. L'OAS passe à l'offensive.

A Paris, par des attentats visant le Parti Communiste. Mais aussi et ceci contrairement aux ordres du général Salan ­par des plasticages visant des personnalités. L'un va remuer l'opinion. Celui visant le domicile d'André Malraux qui défigure une petit-fille. Le PC en profite pour accuser le gouvernement de laxisme et organise une grande manifestation de protestation dans ses fiefs de l'Est parisien le 8 février.

Harcelées par des commandos mobiles se repliant dans la foule, les forces de l'ordre chargent les manifestants. Dix d'entre eux, hommes et femmes, meurent étouffés contre les grilles (fermées) du, métro Charonne. Leurs obsèques donneront lieu à des funérailles solennelles orchestrées par le PC, suivies par une foule de plusieurs centaines de milliers de personnes. Le PC n'alla pas plus loin ; il savait que De Gaulle préparait la fin du conflit algérien. A Alger" l'OAS concentre son action contre les mystérieuses barbouzes envoyées de métropole pour la combattre. Des personnages douteux et des demi-soldes du gaullisme en contact avec le délégué général Jean Morin et avec des agents FLN pour transmission réciproque de renseignements, communiqués à des policiers chevronnés et légaux (la mission C) cantonnés et très protégés dans l'école de police d'Hussein dey (banlieue d'Alger). Les barbouzes multiplieront attentats provocateurs, enlèvements et tortures de militants OAS. Leurs retraites seront attaquées par l'OAS et l'une d'elles, à l'hôtel Radjah, sautera causant plusieurs victimes parmi les mercenaires : l'explosion d'une caisse peut-être piégée par les services spéciaux français. Finalement déconsidérées, mal vues, les barbouzes seront rapatriées début mars 62, sur ordre du ministre de l'Intérieur Roger Frey.

On les retrouvera dans certaines affaires troubles comme les enlèvements d'Argoud et de Ben Barka.

Mais, à Alger, les contacts établis avec le FLN leur survivront surtout après le 19 mars où s'établira une véritable alliance de fait entre les services anti-OAS (dont la Sécurité Militaire) et des chefs nationalistes algériens infiltrés dans Alger, à partir de Paris !

Quant à l'OAS elle-même, forte de la complicité (active ou passive) d'éléments de la police et de l'Armée, soutenue par la majorité de la population européenne, elle multiplie les coups spectaculaires à Alger et à Oran où elle est aux ordres du général Jouhaud caché dans la ville.

Mais elle connaît une crise interne, une purge dont seront victimes les, deux dirigeants d'une organisation parallèle, le Front nationaliste, Villard et Leroy, soupçonnés de contacts avec la délégation générale d'Alger pour préparer une partition de l'Algérie. C'est Jean-Jacques Susini et un soviet d'officiers qui auraient décidé leur élimination, le général Salan étant mis devant le fait accompli. Elle sera suivie d'autres règlements de comptes. L'aggravation de la situation inquiète autant le gouvernement français que le FLN. - C'est pourquoi, début février, des contacts clandestins sont rétablis dans un village isolé de Haute-Savoie, les Rousses.

Informée ou sentant qu'un accord était sur le point d'aboutir, le 23 février, des éléments de l'OAS, débordant le général Salan, lancent un appel à une insurrection générale pour créer un climat révolutionnaire dans les villes dont il faudra chasser les forces de l'ordre fidèles au régime (CRS et gendarmes mobiles... ).. Dans les campagnes, des maquis sont prévus. D'après un témoignage récent, Jean-Jacques Susini, auquel le général Salan laissait les mains libres, envisageait - à partir d'une position de force - de négocier avec un courant pro-occidental (essentiellement Kabyle) existant dans le FLN et hostile aux éléments nationalistes plus radicaux notamment de l'ALN extérieure (Tunisie et Maroc). Seul l'accès à des archives réservées, politiques et policières, permettront un jour -proche ou lointain- de savoir ce qui s'est réellement passé dans cette période décisive et trouble.

LES ACCORDS D'EVIAN

Négociés laborieusement entre, du côté français, Louis Joxe, Jean de Broglie et Robert Buron (qui, à la grande colère du général De Gaulle, en livrera un compte-rendu dans un livre en 1965) et des représentants du GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) dont son vice-président Krim Belkacem, Yazid, Ben Yahia et Redha Malek (qui a fourni son témoignage) les accords sont signés le 18 mars. La fin des combats est annoncée, officiellement, le 19 mars à midi. C'est le cessez-le-feu qui, on s'en rendra vite compte, ne met pas fin à la guerre d'Algérie, le général De Gaulle lui-même reconnaît, en 1964, que la guerre ne s'est terminée que... le 3 juillet 62.

Ce n'est pas un traité d'état à état. La France ne reconnaît pas le GPRA. Ils comportent 93 pages et 113 articles. Le Général a ordonné à ses représentants de conclure vite en distinguant «le possible de l'impossible». Les Algériens ont été très méfiants. Connaissant sans doute les réticences du CNRA (Conseil National de la Révolution Algérienne) qui double le GPRA et peut s'appuyer sur l'Armée.

Les accords doivent être ratifiés par referendums.

Ce sera le cas, en France, le 8 avril, avec une approbation massive et sans doute unique -jusque-là- de 90 % de OUI. L'Algérie, elle, votera le 1- juillet, dans des conditions très particulières et ratifiera les accords à 99 % ! ... Jusqu'à cette date l'Algérie est confiée, sous protection française, à un exécutif provisoire mixte (dans lequel les Algériens sont majoritaires) présidé par un homme, A. Farès, homme d'affaires, pur produit de la colonisation française d'avant 54 passé au FLN en 1956. Il aura à sa disposition une force locale algérienne qui n'aura jamais les moyens de garantir la paix et la sécurité, noyautée par le FLN.

Les accords sont un compromis. La France reconnaît (après le 1er juillet) l'indépendance du nouvel État. Elle s'engage à poursuivre sa politique financière et économique de coopération, admet la liberté de circulation entre les deux pays, libère des milliers de détenus (dont des dirigeants FLN comme Ben Bella, emprisonnés depuis 56) en France et en Algérie. Le FLN s'engage à rendre les prisonniers français en sa possession. Estimés à environ 400, ils ne seront que cinq à retrouver la liberté !

De plus, la France conserve en Algérie des forces militaires se montant à 80 000 hommes : la base de Mers El Kebir, ses sites nucléaires et spatiaux au Sahara, pour une période limitée dans le temps : la France peut continuer à exploiter le pétrole saharien en le payant en francs à l'Algérie.

Le FLN s'engage à garantir les biens et les personnes des Français d'Algérie mais refuse la double nationalité (ce que le gouvernement algérien actuel reconnaît aux Algériens nés à l'étranger). Ces Français conserveront leur nationalité ; mais devront définitivement choisit à l'issue d'une période de trois ans. Des dispositions complexes dont une cour des garanties les protègent en cas de menaces.

Le FLN aurait voulu séparer le statut des juifs d'Algérie (français depuis le décret Crémieux en 1870) du reste de la communauté française. Les autorités françaises ne l'ont pas accepté. Sans que l'on s'en soit rendu compte, les Algériens, musulmans de souche, sont écartés de la nationalité française. Ils peuvent évidemment la conserver mais en France et en demandant leur réintégration.

Tout s'est passé comme si, désormais, TOUS les Algériens de souche (les Français de souche nord-africaine dans le vocabulaire officiel) devenaient nationaux algériens. Le FLN s'étant engagé à respecter une amnistie pour tous les actes commis avant mars 62, quelque qu'en soient les auteurs, le gouvernement français s'est contenté d'une vague promesse sans prendre les précautions nécessaires. Ce n'est pas le seul pari d'Evian. Il postulait aussi le maintien, sur place, d'une forte communauté européenne. Tels qu'ils sont, ces accords sont présentés comme la fin des combats et le retour de la paix en Algérie.

De Gaulle a voulu avant tout libérer la France du boulet algérien ou, comme il le disait, de «la boite à chagrins». Et l'opinion française le suivra (cf. le referendum. ratifié de l'extrême gauche à la droite ; seule l'extrême droite et des individualités voteront contre).

Mais, avant la fin juin, le CNRA désavouera le GPRA et dénoncera dans les accords «une plate-forme néo-coloniale» en exigeant la «récupération des richesses nationales».

LES DERNIERS COMBATS DE L'OAS

L'OAS n'a pu empêcher la signature des accords d'Evian. Elle portera désormais tous ses efforts pour les saboter. D'où un affrontement inévitable avec les forces de l'ordre classiques ; mais aussi avec le contingent qui leur est associé. C'est ce qui se produit le 22 mars, à Alger, dans le quartier populaire de Bab El Oued (l'un de ses bastions) où un accrochage meurtrier cause la mort de plusieurs appelés. Le quartier est encerclé, soumis à un blocus et attaqué avec -des moyens massifs (blindés et aviation) qui n'ont jamais été utilisés contre les réduits urbains FLN.

Puis, il est fouillé brutalement.

Pour affirmer sa solidarité avec le quartier meurtri, une manifestation est organisée le 26 mars par l'un des responsables OAS le colonel Vaudrey. Une foule importante mais pacifique se heurte, rue d'Isly, en début d'après-midi, à un barrage de soldats musulmans appartenant au 41 Régiment de Tirailleurs, peu préparés aux opérations de maintien de l'ordre, apeurés et fatigués. Ils ouvrent le feu à bout portant. Bilan : 80 morts en comptant les blessés (il y en eut des centaines), qui décèdent par la suite. Le dossier du 26 mars reste très controversé. Les autorités officielles évoqueront des coups de feu tirés (d'un immeuble ?) contre les soldats. L'enquête d'alors est encore confidentielle aujourd'hui. Et, dans les archives, il n'a pas été trouvé l'ordre envoyant les Tirailleurs sur le terrain.

Au-delà des interrogations (provocation de l'OAS ou fusillade délibérée ?) la principale conséquence fut de convaincre la population européenne, dans toute l'Algérie, que l'Armée ne basculerait pas et n'hésiterait pas à tirer le cas échéant. C'est là un élément non négligeable pour expliquer les départs massifs dans les mois suivants. L'OAS essuie un autre échec en voulant implanter des maquis dans le bled. Lieu choisi : l'Ouarsenis où l'OAS espérait compter sur le soutien du bachaga Boualem et de ses harkas. Jugeant l'entreprise hasardée, Boualem restera attentiste et les commandos OAS seront coincés entre le FLN et les forces de l'ordre. Un officier d'active qui avait rejoint l'OAS, le commandant Bazin, y trouvera la mort et l'OAS y perdra aussi de précieux cadres urbains.

Autres coups durs, une série d'arrestations au sommet décapite l'Organisation. D'abord à Oran, pourtant dominée par les forces rebelles, le général Jouhaud est arrêté le 26 mars. A Alger, le 17 avril, c'est au tour du chef des Delta (le fer de lance de l'OAS) le lieutenant Degueldre. Enfin, toujours à Alger, le 20 avril, le chef suprême le général Salan (Soleil) est arrêté dans son PC du centre ville à la suite d'une opération montée de France par la Sécurité Militaire.

Les procès des généraux Jouhaud (le 13 avril) et Salan (le 24 mai) devant la Cour Militaire de Justice suivront ­Jouhaud est condamné à mort mais Salan bénéficie de circonstances atténuantes., La défense a su, profitant des drames qui secouent l'Algérie, plaider en faveur du général., Ulcéré, le chef de l'Etat ordonne l'exécution de Jouhaud. Il doit y renoncer devant la menace de démission du Premier ministre Georges Pompidou (il a remplacé Michel Debré démissionné après les accords d'Evian) et d'autres ministres.

Détenus à Tulle, les deux hommes ont été parmi les derniers libérés. Jouhaud en 1967, Salan en juin 68. Ils retrouveront (avec bien d'autres) leurs grades et décorations après l'amnistie totale de .1982 imposée par le président Mitterrand aux députés socialistes.

Un nouveau tribunal, la Cour Militaire de Justice condamnera à mort d'autres accusés. Trois seront exécutés : en juin 62, Piegst et Dovecar ; le lieutenant Delguedre, figure emblématique de l'OAS, le sera le 6 juillet 62. Sur le terrain, l'Organisation même affaiblie pratiquera une autre stratégie. Profitant de la partition de fait, conséquences des attentats systématiques contre les musulmans (le plus meurtrier fut une voiture piégée sur le port d'Alger) entre quartiers urbains, des éléments OAS harcèleront les zones musulmanes espérant que leurs populations exaspérées et poussées dans la rue affronteront brutalement, les forces de l'ordre débordées. Ce qui ne sera pas. Au contraire, il y aura collaboration entre loyalistes et cadres, -FLN pour combattre l'OAS. Et le pouvoir put monter en épingle, dans les média, les atrocités de l'OAS, censurant que leur bilan n'était pas comparable, en nombre de morts, à celui du FLN depuis 1954. Et, à Oran où les combats furent intenses comme à Alger, le pouvoir n'hésitera pas à ordonner la rafle et l'envoi (forcé) en France des jeunes Européens suspects de constituer les troupes de choc du mouvement subversif. On peut déplorer voire condamner ces ultimes combats à condition de comprendre qu'ils furent surtout, comme l'a dit Yves Courtière, «les feux du désespoir»

LES ACCORDS SUSINI - MOSTEFAI

Plus l'échéance de juillet approche, plus l'OAS, décapitée et éclatée en groupes rivaux et régionaux (plus forte à Oran qu'à Alger), en grande partie privée de soutiens suite à l'exode des Européens, se montre, incapable d'enrayer le processus initié par les accords d'Evian.

Or, le 17 juin, coup de théâtre. On apprend qu'après bien des péripéties, une rencontre et des accords ont été signés entre Jean-Jacques Susini -qui restait l'un des leaders charismatiques de l’OAS- et le docteur Mostefai représentant le FLN. L'OAS arrêtait ses attentats et sa politique de terre brûlée (qui pouvait s'étendre jusqu'aux sabotages des puits de pétrole) et décidait une trêve. Quant au FLN, il promettait des garanties supplémentaires aux Européens d'Algérie. Allant même, à ce qu'il a été dit, jusqu'à constituer une armée avec des commandos OAS et des éléments de la force locale. Farès avait cautionné cette entente ainsi que plusieurs autres personnalités libérales comme l'ancien maire d'Alger, Jacques Chevallier favorable à l'indépendance.

Un certain flou demeure sur les dessous de cette négociation secrète. Elle a valu et vaut encore à Susini de virulentes attaques de responsables OAS l'accusant de trahison.

Il s'en est expliqué et, un jour, certaines archives à ce sujet seront publiées.

Pour, Susini qui sait que sur Alger les forces sur lesquelles il compte sont réduites, il s'agit d'un véritable renversement d'alliance. Le FLN, à Tunis, est en pleine crise. Le GPRA (dont fait partie Krim Belkacem patron de la wilaya 3 -la wilaya kabyle- hostile à Ben Bella et à Boumedienne) voit arriver une épreuve de force d'après l'indépendance. Il accepterait les accords surtout si l'ALN reste cantonnée à l'extérieur. D'après Susini, le haut­-commissaire de France en Algérie, Christian Fouchet, aurait mis au courant le gouvernement français à qui il était demandé de ne pas ouvrir les frontières après le 1 juillet. Le gouvernement français aurait refusé. Pour Susini qui prit des risques en restant en Algérie jusqu'en juillet, cette entente eut des côtés positifs : une certaine détente dans l'Algérois et le départ des derniers commandos Delta d'Alger et d'Oran. De plus, consultés, les généraux Jouhaud et Salan avaient cautionné la fin des combats.

Aujourd'hui minimisés ou caricaturés, ces accords inquiétèrent beaucoup à Tunis (voir le livre de Redha Malek). Ils ne pouvaient qu'échouer vu le rapport des forces à la veille de l'indépendance.

LES CRIMES DU FLN

Il faut maintenant évoquer des faits qui se sont déroulés de mars à fin juin en Algérie et dont la responsabilité incombe au FLN. Alors, que les médias de l'époque, surtout la presse (avec des exceptions comme l'Aurore, le Figaro, les hebdomadaires de la presse de droite : Aux Ecoutes, la Nation Française, Rivarol, Aspects de la France), concentraient leurs attaques et critiques contre l'OAS.

Ils sont de deux sortes : les enlèvements et les débuts des massacres des supplétifs algériens amalgamés sous le terme de harkis.

Les enlèvements dont les victimes ont disparu, souvent à jamais, commencent dès le 17 avril dans certains quartiers périphériques d'Alger, d'Oran et dans le bled où des groupes FLN établissent des barrages au hasard des routes. Pour le FLN, il s'agit d'une riposte aux attentats OAS. Même dans des régions où l'OAS n'existait pas. De plus, les disparus sont non seulement des hommes actifs mais des femmes, des vieillards, des enfants. Le phénomène n'est pas marginal : 3 000 cas recensés jusqu'en juillet 62 (ce, pour un million d'Européens, ce qui aurait donné 150 000 personnes disparues pour une population métropolitaine de 50 millions d'habitants). Des bruits ont aussitôt circulé sur le sort affreux des disparus (es) : torturés, exécutés' les femmes violées, livrées à des voyous -, ce qui s'est révélé exact.

Sauf exceptions, les forces françaises qui ont su souvent où étaient parqués (provisoirement) les disparus ne sont pas intervenues. La stratégie du FLN est habile. Il ne rompt pas le cessez-le-feu. Il pratique un «terrorisme silencieux» (Jean Monneret) dont le résultat essentiel est de propager la panique chez les civils européens d'Algérie et de précipiter leur exode. Sans doute aussi, incapable de contrôler ceux qui agissent en son nom, a-t-il lâché la bride à des éléments incontrôlés avides de vengeances et de pillages.

Il se produira la même pratique contre des musulmans ; mais les chiffres précis nous manquent. D'autres disparus encore, après le 1- juillet (dont des soldats de l'Armée française). A la fin de l'été 62, le gouvernement français se décidera à faire pression sur les autorités algériennes (Ben Bella et Boumedienne) pour obtenir des renseignements. Il y aura même des libérations. Mais peu des victimes d'avant juillet 62. La Croix Rouge enquêtera dans certains camps du sud algérien où des captifs sont retenus. Son rapport ne fut pas rendu public. En 1987, encore, il a été fait mention d'endroits où des Européens étaient maintenus en Algérie., Il s'agit certainement d'une désinformation.

Soumis aux questions de sénateurs en 1964, Jean de Broglie, ex-secrétaire d'Etat aux Affaires Algériennes, fit le point sur cette triste et macabre affaire. Il y aurait eu 1773 disparus définitifs dont quelques CENTAINES de morts assurés.

Des familles portent encore le deuil d'êtres chers qui ne survivent que dans leurs mémoires meurtries.

L'autre drame sur lequel désormais des ouvrages incontestables ont été publiés est celui des harkis.

Au conseil des ministres du 21 février 62 De Gaulle avait assuré la secrétaire d'État d'origine algérienne, Nefissa Sid Cara (décédée au début de cette année) que, convaincue de l'adhésion de «la majorité des Musulmans à l'indépendance», la France tiendrait compte des «exceptions dont nous avons le devoir de nous préoccuper aujourd'hui... et demain».

Ces exceptions ne concernaient pas moins de 160 000 hommes sous l'uniforme français. Si l'on met de côté les engagés qui pour la plupart rejoindront la métropole (comme le général Raffa qui avait refusé de prendre la tête de la force locale), les appelés qui seront libérés et se fondront dans la population, il reste quelques 70 000 supplétifs aux statuts divers (harkis, moghzanis, groupes d'autodéfense, etc) très compromis à nos côtés dans de durs combats.

A Evian, le FLN s'était engagé à ne pas se livrer à des représailles. Le gouvernement français a-t-il cru sincèrement à cette promesse qui n'était pas cautionnée publiquement par l'ALN intérieure et extérieure ? Apparemment... Mais, comme il a été dit à Evian, les Algériens de statut coranique sont privés de la nationalité française. A moins qu'ils ne demandent leur réintégration, mais en France. Encore faut-il s'y rendre... On leur proposa soit de s'engager dans l'Armée (en laissant leurs, familles sur place) ou dans la force locale (noyautée par le FLN) soit d'être démobilisés avec un pécule et peut-être, mais après une sélection, d'être reclassés en métropole.

Et, d'abord, ils étaient désarmés (souvent dans des conditions ignominieuses) et renvoyés chez eux. Sans protection.

Dans un premier temps, le FLN se montra modéré. Garantissant son pardon à ceux qui lui reverseraient leur pécule ; mais, secrètement, des instructions parties des états-majors de l'ALN extérieure (elles furent captées par les services français) conseillaient aux groupes armés d'attendre l'indépendance pour s'en prendre aux traîtres.

Et, dès avril, se produisent des incidents meurtriers -, les vengeurs étant renforcés par les marsiens, ces résistants de la dernière heure, désireux de donner des gages. Et d'autant plus libres d'agir que le dispositif militaire français se rétracte. Un exemple: le célèbre commando Georges à Saïda, unité d'élite, composé de fellaghas ralliés, est exterminé dans des conditions atroces, excepté ceux qui ont pu gagner la France grâce à une initiative privée.

Très vite, les responsables militaires seront au courant de ces exactions et égorgements. Certains prendront l'initiative de regrouper leurs hommes et leurs familles pour les envoyer en métropole.

Si le ministre des Armées Pierre Messmer, à ce qu'il assure, a souvent fermé les yeux sur ces conduites, Louis Joxe et le colonel Buis, chef de cabinet de Fouchet à Rocher Noir ont la lourde responsabilité d'avoir signé des circulaires condamnant sous peine de sanctions ces initiatives isolées et ordonnant même le «renvoi des supplétifs débarqués en métropole». La cause de ces meurtriers ukases comme en témoignent les compte-rendus de certains conseils ministériels révélés par Alain Peyrefitte : ( ... ) ces hommes -De Gaulle les nomme des réfugiés et non des rapatriés ­servent de troupes de choc à l'OAS, De plus, on ne peut tous les accepter. Début 63, de nouveau, De Gaulle exprimera sa crainte d'«une invasion de la main d'oeuvre algérienne»_ .. «qu'elle se fasse ou non passer pour des harkis".

Un temps précieux sera perdu qui aurait permis de sauver les menacés. Evidemment, après l'indépendance, les massacres auront lieu ouvertement. Les autorités militaires françaises accepteront d'abriter dans leurs casernes ceux qui peuvent s'y réfugier mais dans des «cas exceptionnels». Et en évitant absolument des incidents qui pourraient conduire à «recommencer la guerre». Ce drame collectif sera peu répercuté en métropole, sauf dans la presse ex-­Algérie Française. En novembre, Le Monde y fera une rapide allusion dans un article signé Jean Lacouture qui donne le chiffre de 10 000 harkis tués (souvent dans des conditions épouvantables) et 10 000 autres,- familles incluses arrivés en métropole en 1962. Ils seront regroupés dans des camps isolés pour les mettre à l'abri des militants de la Fédération de France du FLN qui est réapparu, au grand jour, après le 19 mars. 40 000 autres ont pu gagner la France, entre 63 et 65 : rescapés de liquidations systématiques dans certaines régions, atténuées dans d'autres par des solidarités familiales ou tribales.

Peut-on cependant parler de génocide ? Et quel fut le bilan exact étant donné qu'il ne faut pas compter sur les autorités algériennes pour le donner... Le chiffre très médiatique de 150 000 morts ne résiste pas à la critique historique si on le compare à tous les morts de la guerre d'Algérie (200 à 250. 000) voire à ceux (100 à 150 000) de l'actuel conflit anti-islamiste; Après une étude serrée, le général Faivre conclut sur une estimation de 60 à 80 000 victimes ; ce qui est énorme pour une population algérienne (en 1962) de dix millions d'habitants. Comparé à l'épuration de 44-45, en France : cela correspondrait à presque 400 000 morts. Les dirigeants algériens soit nient ce drame soit le minimisent et même le justifient en traitant les harkis de collabos comme l'a fait le président Bouteflika lors de son récent séjour en France. Dans les rangs islamistes, on dénonce même des fils de harkis. Les harkis sont en effet le démenti flagrant au mythe, entretenu par le FLN, d'un peuple algérien unanime contre le colonialisme. En France, il a fallu attendre le 25 septembre 2001 pour que le président de la République, Jacques Chirac, leur rende l'hommage qui leur était dû. Une tardive réparation «pour une Saint Barthélemy qui pouvait être ÉVITÉE» (Mohand Hamoumou).

Il faut aussi parler d'un autre drame, celui-ci moins connu : c'est celui des messalistes. Ces nationalistes algériens, frères ennemis du FLN, dont le rôle a été minimisé après 54. Ils furent à nos côtés, en France comme en Algérie. Manipulés par les services policiers et militaires français, puis abandonnés. Leur chef, Messali, père fondateur du nationalisme algérien, exilé en France avant .54, fut inhumé en Algérie après sa mort. Bouteflika le réintégrant dans la mémoire algérienne. Mais, des deux côtés de la Méditerranée, ses fidèles ont payé pour lui...

L'EXODE...

Tandis que tous ces événements se déroulent, dès le mois d'avril et plus massivement en mai et juin, les Européens d'Algérie ont afflué en nombre vers les ports et les aéroports, pour fuir... A la grande surprise des autorités qui s'attendaient bien à un certain nombre de départs (il en avait été prévu 400 000 sur quatre ans !). Elles seront, très vite, débordées. Pourquoi cet exode dont la télévision montrera, à l'occasion, des images pénibles et douloureuses : des familles entières entassées des heures sous le soleil et surveillées avant de bénéficier de moyens de transport insuffisants ? Il y aura même, en juin, une grève maritime lancée par la CGT.

L'explication officielle en rend l'OAS responsable, alors que l'OAS; avait jusque-là essayé d'empêcher ces départs qui la privait de son vivier. En réalité, les Européens savent ce qui se passe dans le pays, craignent des représailles ou une guerre civile après l'indépendance (ce qui sera) et n'ont aucune confiance dans les garanties d'Evian. Ils pensent dans leur immense majorité qu'ils ont été sacrifiés par le général De Gaulle qu'ils haissent.

Il y a un abîme d'incompréhension de chaque côté de la Médîterranée. On sait aussi maintenant que certains clans du FLN ne voulaient pas du maintien d'une forte communauté européenne en Algérie. Incarnant le colonialisme et ayant des connaissances et des amitiés chez les Musulmans. Ils auraient su beaucoup trop de choses.

Grâce à Alain Peyrefitte (C'était De Gaulle) les propos tenus au Conseil des Ministres dans les mois dramatiques (de mars à l'été 62) nous sont connus : ils sont attristants. L'exode est d'abord obstinément nié. Ce sont des vacanciers qui ont anticipé leurs voyages en France, affirme Robert Boulin secrétaire d'Etat aux rapatriés (De Gaulle dit plus justement les repliés). Ils repartiront à la fin de l'été... Pour Louis Joxe, il faut les contrôler car ils sont certainement manipulés par l'OAS. Quand il commence à se confirmer que le flux est irréversible il est décidé, d'empêcher les arrivants de se regrouper -surtout dans le Midi- de menacer les fonctionnaires de sanctions s'ils ne veulent pas retourner en Algérie. Le Premier ministre, sans doute mieux informé que ses collègues, demandera même ironiquement s'il s'agit de rapatriés ou de déportés.

Au moins jusqu'à l'été 62, les mesures d'accueil, notamment, à Marseille, furent très insuffisantes. Sauf sur le plan policier. Des initiatives plus privées que publiques essayèrent difficilement de pallier à la situation. Plus tard, De Gaulle, ulcéré par ces retours qui sapaient sa politique, se laissa aller, devant Peyrefitte, à des attaques violentes contre les pieds noirs (il disait les colons) «responsables de leurs, malheurs». En 1964,. il aura des paroles plus humaines, encore qu'il ait affirmé que la décolonisation algérienne s'était faite dans de bonnes conditions «en une année, un million de Français établis dans ce pays ont été rapatriés sans heurt, sans drame et sans douleur et intégrés dans notre unité nationale» (6 juin 64). Il y a à dire sur cette intégration qui aurait été plus facile s'.il y avait eu -en même temps et la facilitant- l'indemnisation des biens perdus. Jusqu'à ce qu'elle soit enfin votée sous le septennat de Giscard d'Estaing, elle fut constamment retardée sous divers prétextes. Jusqu'au départ de De Gaulle, il n'y aura pas de réconciliation entre lui et la communauté rapatriée, dont 1962 marque la fin d'une histoire à la fois,, difficile, glorieuse et amère.

Les témoins encore restants et leurs descendants luttent, quarante ans après, pour défendre, un -passé calomnié ou caricaturé. A noter que, fin 62, il y a en Algérie 120 à 150 000 nationaux français. Des pieds noirs qui espèrent rester et des coopérants, souvent de gauche ou d'extrême gauche (les pieds rouges) qui croient dans l'Algérie révolutionnaire. Leur nombre va diminuer rapidement. Les premier seront chassés par la politique Ben Belliste de tracasseries, confiscations et nationalisations. Les autres seront victimes de l'ostracisme du FLN qui se méfie (même ceux -comme Hervé Bourges- qui avaient pris la nationalité algérienne).

L'ALGÉRIE APRÈS L’INDÉPENDANCE

Il faut en dire un mot. Elle commence officiellement le 3 juillet après le referendum du 1er juillet (aux résultats staliniens) et l'Algérie indépendante célébrera désormais sa Fête nationale le 5 juillet: une référence historique. C'est le 5 juillet 1830 que le corps expéditionnaire français entrait dans Alger : le premier acte de la conquête.

Une marée verte et blanche submergea l'Algérie dont on ne peut contester la sincérité. Même si les manifestations étaient encadrées et orchestrées par le FLN. La paix est revenue. Le GPRA de Ben Kheda et Krim Belkacem s'installe à Alger. Mais, il a été désavoué par le CNRA. Les troupes de l'ALN extérieure -commandées par le colonel Boumedienne dont certains adjoints sont des officiers algériens déserteurs souvent tardifs de l'Armée française­ pénètrent en Algérie par l'Est et l'Ouest. C'est une armée disciplinée et professionnelle, équipée par les Soviétiques. Les Européens restés sur place sont rassurés. Pas longtemps. A Oran, le 5 juillet -où les attentats OAS ont cessé après le départ des derniers commandos Delta et où les forces françaises sont sous les ordres du général Katz se produit en fin de matinée et une partie de l'après-midi un véritable pogrom.

Suite à un incident -réel ou provoqué ?- (un coup de feu isolé ?) une foule algérienne surexcitée, menée par des groupes FLN armés se rue sur les Européens au hasard des rues : des scènes de lynchage, des égorgements, des rafles d'hommes et femmes emmenés en camions et pour la plupart définitivement disparus. Exécutés et enfouis dans des charniers autour du petit lac d'Oran. Le bilan des disparus non retrouvés est controversé :

3 000 pour les uns, 5 à 800 enregistrés d'après certaines archives.

Les tueries ont eu lieu en toute impunité. Le général Katz, alerté dès les débuts des événements, n'interviendra que très tard. Accusé d'avoir laissé faire, parce qu'il détestait la population oranaise, il excipera que le maintien de l'ordre dépendait des autorités algériennes et qu'il a attendu les ordres supérieurs pour éviter un accrochage avec les Algériens. Il portera, des années après, l'opprobre de son attentisme, de la part des pieds noirs rescapés et aussi d'une grande partie de ses collègues militaires qui le boycotteront dans les cérémonies officielles.

Le dossier du 5 juillet se complique avec l'attitude du FLN et de l'ALN qui mettent le carnage sur le compte de voyous sévèrement réprimés les jours suivants (arrestations et fusillades). Toutefois, tous les renseignements recueillis par des recherches privées attestent que le 5 juillet ne fut pas spontané mais préparé.

S'agissait-il pour certains éléments ultra du FLN et de l'ALN, arrivés et installés à Tlemcen, de donner une leçon aux Oranais européens et d'accélérer leur départ ? Tout s'est passé comme si...

D'ailleurs dans les jours et mois qui suivent, c'est l'anarchie qui s'installe en Algérie, aggravée par une guerre civile. Le GPRA entre en conflit avec Ben Bella et Boumedienne. Mais les troupes très réduites des combattants intérieurs ne font pas le poids face à l'ex-armée des frontières. La population algérienne descendra dans la rue aux cris de baraket (ça suffit).

Pendant ce temps, les enlèvements -y compris de soldats français- continuent ainsi que les brimades et réquisitions. Ambassadeur de France à Alger, Jean-Marcel Jeanneney, minimise le chaos mais reconnaît son impuissance à l'enrayer. Des avertissements sont adressés aux responsables algériens ; mais, en vain. Et contre les harkis ce sont des jours et des nuits des longs couteaux.

A la fin de l'été, c'est Ben Bella (chef charismatique fabriqué puisque capturé et emprisonné par la France depuis 1956) qui l'emporte en faisant élire, sur une liste du FLN (parti unique), une Assemblée nationale Constituante. Née le 25 septembre, la «République algérienne, démocratique et populaire» est une dictature., La seule force organisée et solide n'est plus un FLN ectoplasmique mais l'Armée qui tient encore le pouvoir et combat brutalement depuis des années le terrorisme islamiste.

La politique «socialiste de Ben Bella entouré d'Européens d'extrême gauche mais se réclamant de l'arabisme» (les kabyles se révolteront mais divisés et trop tard) et de l'Islam ruinera l'économie du pays. A noter que, profitant de la pagaille, plusieurs centaines de milliers d'Algériens (5 à 600 000 entre 62 et 65) afflueront en France).

A la grande colère de De Gaulle qui a maintenu les accords d'Evian sans illusion ; mais parce qu'il en a besoin pour le pétrole et surtout les essais nucléaires. Il a aussi continué à verser une aide financière non négligeable (260 milliards anciens entre 62 et 65) qui ont évité l'effondrement complet du pays.

Quant à la France et à l'opinion française, elle a semble-t-il bien digéré la fin de l'Algérie française. Il est vrai qu'officiellement tout a été fait pour qu'elle ne s'alarme pas des drames engendrés.

Les pieds noirs restent suspects. Pendant l'été 62, une campagne se déchaîne accusant des rescapés OAS d'être responsables de braquages et de banditisme. Et puis l'été, ce sont les vacances, dans un pays qui entre dans une certaine prospérité (les Trente Glorieuses).

Mais il y a des irréductibles. Le 22 août, De Gaulle et son épouse ayant quitté l'Élysée par la route échappent à une embuscade à la sortie de Paris au lieu dit Le Petit Clamart.

Le commando activiste armé qui les attendait est arrêté en septembre. Leur chef un jeune lieutenant-colonel spécialisé dans l'aéronautique, polytechnicien, Jean Bastien -Thiry qui, jugé à Vincennes début 63 par la Cour Militaire de Justice, revendiquera son action (encore qu'il ait affirmé qu'il s'agissait d'enlever le Général pour le juger) qu'il présente comme une punition pour les drames et malheurs des Européens et Musulmans d'Algérie sacrifiés par la politique gaulliste. Il mettra aussi en cause la légitimité du pouvoir.

Condamné à mort après des audiences tumultueuses, il sera fusillé le 11 mars 1963 au fort d'Ivry. Le Général aurait refusé sa grâce parce que si le commando avait réussi, son épouse, à ses côtés dans là voiture, aurait été tuée. Mais il aurait dit de Bastien-Thiry, «celui-là, ils pourront en faire un héros. Il le mérite».

Sur, le plan politique, De Gaulle profitera de l'émotion suscitée par l'attentat qui aurait pu causer un vide au sommet de l'Etat en proposant, par le référendum du 28 octobre 62, une modification essentielle de la Constitution, toujours valable : l'élection du président de la République au suffrage universel.

Le drame algérien a donc été à l'origine et de la naissance de la Ve République et d'une mutation fondamentale du régime.

Mais la guerre d'Algérie, quarante ans après, est loin d'être l'objet d'une mémoire froide.

Jean-Paul Angelelli



 
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