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       Témoignage
      de Madame, Emile SANCHEZ
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  Témoignage
  de Madame, Emile SANCHEZ, 
  recueilli P.251 du Tome 1 du livre «l’Agonie d’Oran»de Geneviève
  de TERNANT 
  (éditions J Gandini – Calvisson)
   
  "Mon mari Emile
  SANCHEZ, 57 ans, demeurant à Oran, 13, Rue Auerstaedt, employé Chambre
  de Commerce, père de 3 enfants, a été pris à son domicile Ie 20 juillet
  1962, vers 11heures selon les dires de témoins disparus depuis, qui I'ont vu
  sortir de I'immeuble, Ie visage ensanglanté, entre des soldats de A.LN. et
  emmené dans un fourgon (pour interrogatoire sur les agissements de
  certains locataires de I'immeuble, ai-je appris par la suite).
  
 A cette date j'étais partie
  avec ma mère âgée et mon fils malade me réfugier dans la famille et chez
  des amis.
   A la suite de I'enlèvement
  de mon mari, je me suis rendue pendant deux ans, plusieurs fois à Oran
  où j'ai effectué des recherches auprès des autorités civiles et militaires
  algériennes, la Croix-rouge française et internationale, auprès du
  Consul d'Oran M.Chayet qui n'a entrepris aucune recherche.
   Ci-joint, les photocopies des
  réponses me paraissant les plus valables parmi toutes. Je sais que mon cas
  est, hélas celui de bien d'autres familles, mais si tous nos témoignages
  pouvaient 
  faire comprendre à ceux qui nous dénigrent les souffrances que nous ne
  pouvons oublier et I'amertume de nos cœurs, je ne regretterais pas vous avoir
  envoyé Ie mien".
   Madame, Emile SANCHEZ,
   
  
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  Annexe VIII 
   
   FRONT DE LIBERATION NATIONALE 
  BUREAU POLITIQUE
  Alger le 13 septembre 1962
   Madame SANCHEZ 
  10, Quai de la charité - Narbonne
   J'ai reçu votre lettre en date du II Septembre 1962 par laquelle vous
  attiriez mon attention sur la disparition de votre mari, monsieur SANCHEZ
  Emile survenue le 20 Juillet 1962.
   Toutes les démarches utiles seront entreprises et je ne manquerais pas de
  vous en communiquer les résultats.
   Soyez toujours persuadée que nous déplorons ce genres d'exactions
  hautement préjudiciables à la cause de notre de notre pays
   Croyez, chère Madame à notre considération.
   Ahmed BEN BELLA
   Cachet du F.L.N. 
  
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