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De Gaulle
 
 



Le Général CHALLE, dans son livre " Notre Révolte " P.167-168,170,171, écrit :
… " C'est alors que survint ce que l'on a appelé l'affaire Si Salah.

Au début de mars 1960, les chefs de la willaya 4, celle du Nord-Algérois, demandaient à traiter. Mais comme ils se méfiaient, à tort d'ailleurs, des conditions que pourraient leur imposer les militaires, ils s'arrangèrent pour faire appel directement à Paris.
Par l'intermédiaire du caïd de Médéa, ils purent toucher le Procureur général d'Alger qui alerta directement Michelet, garde des Sceaux. On ne me mit au courant que lorsqu'il n'y eu pas moyen de faire autrement puisqu'il fallait tout de même discuter de conditions militaires. Les chefs rebelles étaient Si Salah, un homme intelligent, Mohamed, dur et fanatique mais réaliste, enfin Lakdar, adjoint au chef de la willaya.
Et les conversations commencèrent à Alger et à Paris. 
Elles étaient suivies en particulier pour le compte de l'Elysée par Bernard Tricot, intelligent et sectaire, l'âme damnée de de Gaulle pour l'Algérie, et pour le compte de Matignon par le lieutenant-colonel Mathon. Pour mon compte, par mon " état-major et en particulier par le colonel Jacquin, un grand as du renseignement français, peut-être le plus grand depuis 1945.

Très vite nous nous mimes d'accord avec les chefs rebelles. Les conditions faites étaient convenables. Ces chefs se faisaient fort d'entraîner l'assentiment de Mohand Ou el Hadj, commandant la wilaya3, de Grande Kabylie, de la wilaya 6 pratiquement sous le contrôle de la 4 depuis la mort au combat de son chef Si Houaés tué en même temps qu'Amirouche le prédécesseur de Mohand Ou el Hadj, enfin de la wilaya 5 très affaiblie et commandée à distance depuis le Maroc.

C'étaient les trois quarts de l'Algérie qui basculaient.
En mettant toutes mes troupes sur l'Est et le Sud-Constantinois, c'était la fin de la rébellion en quelques mois.
Mais les chefs de la wilaya 4 demandaient un délais. Il fallait qu'ils consultent leurs propres subordonnés et l'ensemble de leurs troupes. Or ils disaient avoir besoin de vingt-cinq jours à un mois au moins pour aller d'un bout à l'autre de leur wilaya, étant donné la pression de notre dispositif. Ils partirent pour leur tournée vers le 15 avril après nos accords préliminaires. Ils devaient finalement mettre près de deux mois pour faire leur tournée.
Or le 23 avril, après de nouvelles péripéties, je quittai mon commandement.

Mais l'affaire de la wilaya 4 suivait son cours.

Apres avoir contacté tous leurs cadres et toutes troupes, les trois chefs déjà cités firent dire qu'ils étaient près à aller à Paris où ils demandaient à voir le général de Gaulle.

L'audience eu lieu du 11 au 12 juin. A ces chefs qui venaient demander l'aman, de Gaulle fit bonne figure mais annonça qu'il allait faire un discours le 14 juin dans lequel il ferait un dernier appel au G.P.R.A.. 
A ces rebelles qui demandaient la paix contre la volonté du G.P.R.A., de Gaulle opposait le G.P.R.A.. Malgré les bonnes paroles, ils partirent extrêmement troublés.
Ils poursuivirent cependant l'exécution de leur projet.
Mais Tricot les suivait à la trace et le 17 juin, dans une entrevue à Alger il déclara : " Il ne faudrait pas gêner la politique du général de Gaulle par des négociations latérales. "

Engagé comme ils l'étaient, Salah, Mohamed et Lakdar continuèrent leurs tractations. Fin juin avait lieu à Melun une série d'entretiens entre les représentants du gouvernement français et les représentants du G.P.R.A.. 
Ils échouèrent parce que les représentants français Morris, de Gastines, suffisamment au courant des affaires en cours et suffisamment honnêtes, ne voulurent pas passer sous les fourches caudines de Boumendjel. Cette erreur ne devait pas se reproduire et dans la suite on employa plus que des marionnettes ; Joxe, Buron, de Broglie, Simon, de Camas, etc…et Tricot tirait les ficelles. 

Mais le coup etait porté, Si Salah parti encore début juillet en Kabylie, voir Mohand Ou El Hadj, commandant la wilaya 3, et d'ailleurs recevoir son assentiment, mais Mohamed avait deja retourné sa veste.

Comprenant enfin que l'Elysée poursuivait un but différent de celui qu'il annonçait, il faisait assassiner Lakdar, intercepter Si Salah à son retour de Kabylie et procédait parmi ses cadres à une purge sanglante après avoir fait une confession publique.

Fin juillet 1960, l'Algérie ne serait pas en paix car je n'étais plus là pour agir et essayer de rattraper tout ce que Paris gâchait à dessein.

De Gaulle venait d'éviter une double catastrophe.

D'abord cette armée qui l'avait porté au pouvoir en mai 1958 pour conserver l'Algérie à la France ne pouvait s'enorgueillir d'une victoire. Il allait la casser, la disloquer, l'aplatir pour qu'en sente bien qu'en France il n'y avait qu'un Maître et non pas un président de la République et des structures convenables.
Enfin l'Algérie ne pourrait pas demeurer française ou même européenne et pourrait être jetée en appât aux Afro-asiatiques, afin qu'un jour de Gaulle puisse prendre la tête de la fraction revendicatrice de la planète, la plus nombreuse, et être le Super-Tito d'un super-neutralisme.

P.183 - Les conditions qui avaient amené Si Salah, Mohamed et Lakdar à l'Elysée pouvaient en quelques semaines être reconstituées. Pour cela deux obligations : prouver à tous les Algériens de toutes communautés que des chefs avaient le dessein très ferme d'instaurer définitivement une paix française. Et qu'iul en avait les moyens. Or ces moyens existaient sur place. L'armée française d'Algérie était suffisante pour imposer la paix si la population était persuadée que son destin politique était fixé. Il ne faut pas oublier que les Forces armées s'élevaient au chiffre considérable de plus de 550.000 hommes tout compris, c'est-à-dire avec les supplétifs de toutes obédiences et les polices. Sur ce total, un peu plus de 20% faisaient la guerre. Le reste faisait de l'occupation du territoire ou s'enlisait dans des services trop importants.

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Il ne faut pas être sorti de saint-Cyr ou de l'ENA pour se rendre compte du gâchis
dont de Gaulle et ses truands portent la responsabilité. Il ne m'est plus possible d'avoir aucun respect pour ses personnages fussent-ils président d'une république, premier ministre, " fayots " ou comme le dit le général Challe descente de lit. 
Ils ont fait trop de mal. Ils ont trop de sang d'innocents sur leurs mains. Je dirais même qu'ils sont recouverts. Qu'ils pourraient se baigner chacun dans une baignoire emplie du sang de ses enfants, femmes, vieillards, militaires et harkis égorgés par les assassins du F.L.N.
Alors que la France disposait encore, après l'indépendance, de plus de 550.000 hommes à qui de Gaulle ordonna de rester l'arme au pied.

J'ai l'impression d'avoir servi sous les ordres d'une république banane, dont se sont inspirés par la suite de nombreux pays devenus indépendants, où le sang a coulé à flot.
Je n'arrive pas à comprendre aujourd'hui, juin 2001 comment des hommes, qui se disaient instruits, intelligents, hommes d'églises, ont pu pour des raisons purement débiles s'être prêtés à de telles manœuvres politiques qui n'ont rien apporté à la France ni à l'Algérie si ce n'est malheur et honte. 


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Pour memoire -àChalle ecrit : P.185-186 - Retournant à Lyon pour la fin de semaine, je comptais y rencontrer mon ex-chef d'état-major, le colonel Georges de Boissieu. J'avais et j'ai toujours la plus entière confiance en cet officier remarquable, dont le jugement précis et pondéré m'avait aidé considérablement lorsque j'étais commandant en chef en Algérie.
Georges de Boissieu connaissait les unités et les officiers d'Algérie et après être resté quelque temps chef d'état-major de mon successeur Crépin, commandait depuis six mois le secteur de Djidjelli. Il venait en Bresse prendre dans sa famille quelques jours de repos. Je m'entretins avec lui à l'aérogare de Lyon-Bron. Je lui fis part de mes prévisions ultra-pessimistes concernant la politique de de Gaulle et les suites de la comédie que l'on se préparait déjà à jouer à Evian.
Il fut entièrement de mon avis. Faisant ensuite le tour de la situation en métropole et en Algérie, il me dit : " La métropole, hypnotisée par de Gaulle, serait opposée à une tentative civile ou militaire en Algérie. " J'en convins et lui demandai ce qui se passerait si je prenais la tête d'une rebellions militaire en Algérie. Il me répondit alors : " Avec vous l'armée d'Algérie marchera tout entière et vous ferez très vite la paix en Algérie, mais alors quid de la métropole ? " Je lui retorquai que je n'avais pris aucun engagement auprès de quiconque, mais si on laissait aller, l'Algérie serait perdue dans le chaos, le sang et les horreurs et qu'ensuite la métropole risquait de payer de sa lâcheté par une guerre civile. Par-delà la mort de la démocratie française la vie même du pays me paraissait en jeu.
Si au contraire nous pouvions sauver l'Algérie, l'opinion métropolitaine transformée nous donnerait barre sur le gouvernement. En outre, nous aurions alors la force, et disponible.
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P.187 - Le 11 avril 1961, de Gaulle annonçait clairement le " dégagement ", savoureux euphémisme, et souhaitait " bien du plaisir " à ceux qui prendraient notre suite.
On endormait le peuple gentiment, qu'il y aurait des garantis formelles, que l'armée française serait garante. Toutes choses que nous, qui connaissions l'Algérie, savions fausses et destinées seulement à tromper les nombreux métropolitains acquis au lâchage de l'Algérie, mais qui par un sursaut de fierté nationale à retardement, ou par simple humanité, tenaient à se que le dégagement se passe dans l'ordre et la dignité !

Apres sept ans de guerre dure, ce n'était pas possible.

Il n'était que de connaître les tueries, les purges sanglantes que les chefs rebelles avaient à maintes reprises infligées à leurs propres cadres et troupes pour savoir quelle serait leur attitude.
Sans paix française, imposée par l'armée française , il n'était pas possible que l'Algérie puisse progresser, puisse même subsister normalement, quelles que soient les institutions dont elle serai dotée.
Pour éviter à mon pays un parjure qui se terminerait dans la honte, et à l'Algérie une aventure qui la ferait régresser et tomber dans la misère et le chaos sanglant, le 12 avril je donnais mon accord. (accord de prendre la tête du putsch)

 


 
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